100 ans de passion pour les abeilles : chapitre 2
1945-1960, le développement de l’entreprise – 1ère génération
L’essor de la production de miel et la vente sur les marchés
Dès 1946, Jean loue un stand sur le marché local de Cholet, situé à quelques kilomètres de Beau Rivage. C’est le premier point de vente sédentaire à l’année pour la famille Mary. Ses enfants, formés au commerce très jeunes, sont présents chaque samedi sur la grand-place.
La production de miel prend de l’ampleur. Jean s’y consacre bientôt totalement, abandonnant l'aviculture fragilisée par les nombreuses épidémies qui déciment les cheptels de poules. L’apiculture lui offre des perspectives plus rassurantes ; la nature est généreuse et le miel est bon pour la santé.
Il décide de conditionner son miel dans des pots en carton, arborant le nom de son exploitation « Au bon miel d’Anjou ». L’emballage aux couleurs du drapeau français devient l’emblème de la Famille Mary, exprimant ainsi la fierté et le patriotisme de Jean.
Le début de la vente par correspondance
Bientôt, les clients qui achètent leur miel sur les marchés de la côte atlantique ou normande l’été, souhaitent continuer à se réapprovisionner en hiver. Les commandes arrivent par courrier postal ou par téléphone, car à cette époque Jean Mary fait partie des premiers du village à être équipé de ce moyen de communication révolutionnaire. Le numéro 6 lui est attribué à Saint-André-de-la-Marche !
C’est ainsi que la famille Mary fait ses premiers pas dans la vente par correspondance en 1952. Jean et ses enfants s’y engagent avec enthousiasme. Les demandes affluent et la maison se transforme bientôt en lieu d’expédition.
Pionnier en production de gelée royale
En 1953, le docteur Rémy Chauvin, chercheur à l’INRA[1] met en évidence les bénéfices de la gelée royale pour la santé.
Le saviez-vous ? La gelée royale est une sécrétion naturelle, provenant des glandes hypopharyngiennes situées dans la tête des abeilles, habituellement utilisée par la colonie pour nourrir les jeunes larves le premier jour de leur vie. Leur alimentation évolue ensuite vers le miel et le pollen pour développer les abeilles ouvrières. C’est aussi le régime unique de la reine des abeilles durant toute sa vie, qui lui permet de vivre 40 fois plus longtemps que le reste de la colonie. |
À l’âge de 15 ans, André, le cadet des fils – né dans la ruche et aussi passionné par les abeilles que son père –, décide de tester la production de cet or de la ruche à Beau Rivage. L’idée paraît folle, surtout venant d’un adolescent encore peu expérimenté. Le jeune André embarque sa sœur Odile dans le projet et invente un procédé simple mais astucieux pour récolter l'excédent de gelée royale sans tuer la reine. Il place une « grille à reine » dans la ruche, pour séparer la colonie en deux.
Il y consacre bientôt toute sa saison apicole. La nouvelle activité est exigeante et plus technique que celle du miel, mais le frère et la sœur adorent participer à cette aventure si novatrice pour l’époque. Ils font partie des pionniers français dans la production de gelée royale !
Ce nouvel “or de la ruche” marque un tournant pour l’entreprise familiale. Au-delà de la gourmandise du miel, les Mary font découvrir au grand public les autres bienfaits naturels de la ruche.
(1) Institut National de la Recherche en Agronomie